Boostez l'expérience utilisateur de votre site avec RGAA 4.0 ! Conformité et accessibilité au rendez-vous pour votre public.
Dans cet article, vous allez découvrir pas à pas comment le RGAA 4.0 peut transformer l’expérience utilisateur de votre site et répondre aux exigences légales en matière d’accessibilité numérique. Le RGAA 4.0 (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) est un cadre pris en compte par les organismes publics et subventionnés pour garantir l’égalité d’accès à l’information pour tous. En respectant ces bonnes pratiques, vous offrez une navigation inclusive, soignez votre image et évitez de potentielles plaintes ou sanctions.
Le but de ce tuto est de vous guider depuis la compréhension de vos obligations RGAA 4.0 jusqu’à la mise en place concrète des correctifs. Vous verrez également comment tester vos avancées et déployer ces nouveautés au sein de votre équipe.
Clarifiez vos obligations RGAA 4.0
Avant de vous lancer dans la mise à jour d’un site, il est important de connaître le contexte légal et les grandes lignes de la réglementation. Vous avez probablement entendu parler du RGAA 4 (ou rgaa 4) et de ses évolutions régulières, notamment la version 4.1 qui ne distingue plus les niveaux A et AA. Voici les points clés pour clarifier vos obligations dans le cadre de la version connue sous le nom de RGAA 4.0.
Comprendre l’origine du référentiel
Le RGAA 4.0 a été publié pour la première fois le 16 septembre 2019 et il a évolué depuis afin de répondre aux nouvelles normes et technologies. Il sert d’adaptation pratique des WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) pour la France et intègre 106 critères de contrôle (avec environ 2,5 tests en moyenne par critère) [1]. Son objectif est de guider les administrations, communes, communautés de communes ou associations subventionnées dans l’amélioration de l’accessibilité numérique.
Quels sites sont concernés
Vous êtes tenu d’appliquer le RGAA 4.0 si vous travaillez dans le secteur public, que vous gériez un site d’une mairie, d’une communauté de communes ou d’une association financée par des fonds publics. La loi en France exige un audit de conformité, qui se traduit par un “taux de conformité” calculé sur la base des critères RGAA, pour vérifier la bonne prise en compte de l’accessibilité.
Pourquoi cela vous impacte directement
- Vous pouvez recevoir des plaintes si votre site n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap.
- L’accessibilité fait partie de l’image de votre organisation et peut fortement influencer la satisfaction globale des usagers.
- Répondre aux critères d’accessibilité vous permet d’éviter des sanctions financières ou des mises en demeure.
- Améliorer l’ergonomie, c’est aussi booster l’expérience pour tous vos visiteurs, qu’ils soient en situation de handicap ou non.
En résumé, clarifier vos obligations RGAA 4.0 est la première étape pour cadrer votre projet. Vérifiez que vous connaissez bien les recommandations officielles publiées par le Gouvernement [2] et tenez compte des évolutions successives comme le RGAA 4.1. Cela vous aidera à mieux planifier la suite.
Diagnostiquez votre site actuel
Maintenant que vous avez un aperçu des enjeux de l’accessibilité numérique, place à la pratique. La seconde étape est d’évaluer l’accessibilité de votre site web. Sans audit précis, vous ne saurez pas quels éléments prioriser.
Listez les pages et contenus à auditer
Le RGAA 4.0 impose un audit sur l’ensemble du site, mais vous pouvez commencer par :
- Les pages essentielles (page d’accueil, page contact, page de services).
- Les formulaires importants (demandes, inscriptions, déclaration en ligne).
- Les documents téléchargeables (PDF, fiches, directives).
- Les éléments multimédias (vidéos, podcasts, infographies).
Identifiez ces pages cruciales. Vous aurez ainsi un périmètre d’audit clairement défini et éviterez de passer du temps sur du contenu obsolète ou peu consulté.
Vérifiez les critères de base
Sur chacune de vos pages web, assurez-vous de contrôler :
- Le bon usage des balises HTML (titres, paragraphes, listes).
- L’accessibilité des liens et des boutons (texte explicite, contraste suffisant).
- La présence d’attributs “alt” sur vos images et illustrations.
- L’ajout de sous-titres et de transcriptions pour vos contenus vidéo ou audio.
Pour aller plus loin, référez-vous à la liste officielle de critères du RGAA 4.0 [1] qui compte pas moins de 106 points de contrôle. Vous trouverez également une méthodologie pour chaque critère, ainsi que des tests à mener sur des aspects techniques (HTML, CSS, JavaScript).
Utilisez des outils et méthodes adaptés
Pour évaluer l’accessibilité, vous pouvez :
- Utiliser des analyseurs automatiques : WAVE, Lighthouse, axe DevTools, etc.
- Mener des tests manuels : naviguer au clavier seulement (tabulation), vérifier l’utilisation de lecteurs d’écran (NVDA, JAWS, VoiceOver).
- Solliciter des utilisateurs en situation de handicap (bêta-testeurs) qui vous feront des retours concrets sur leur expérience.
Ces approches complémentaires vous donnent une vision à la fois technique et humaine de l’accessibilité de votre plateforme.
Planifiez vos corrections RGAA
Maintenant que vous avez identifié les points de vigilance, la prochaine étape est de définir un plan d’action. L’idée est de hiérarchiser les corrections, mobiliser les bonnes ressources et prévoir un calendrier réaliste.
Priorisez les corrections
Certaines non-conformités auront un impact direct sur l’accès à l’information, comme :
- L’absence d’équivalents textuels pour les images importantes.
- Les contrastes insuffisants entre la couleur du texte et l’arrière-plan.
- L’impossibilité de naviguer au clavier.
Commencez par ces chantiers majeurs, car ils touchent souvent un large public et peuvent générer des plaintes rapidement. Vous pouvez utiliser une matrice d’urgence/impact pour classer chaque correction dans la catégorie “Prioritaire,” “Importante,” ou “Optionnelle.”
Déterminez les ressources nécessaires
Les corrections en accessibilité peuvent impliquer :
- Un développeur front-end pour revoir le DOM et le code CSS.
- Un intégrateur/UX designer pour retravailler la conception de l’interface.
- Un rédacteur ou chargé de contenu pour gérer la mise en forme des textes, légendes, transcripts et balises alt.
Si vous ne disposez pas de toutes ces expertises en interne, pensez à collaborer avec une agence spécialisée. Par exemple, Coqpit contribue depuis 2016 à la création et la refonte de sites en s’appuyant sur une équipe de 20 collaborateurs spécialisés [3]. Vous pouvez obtenir un accompagnement complet, de l’audit technique jusqu’à la mise en conformité RGAA.
Élaborez un calendrier de mise en conformité
- Étape 1 : Correction des éléments critiques (contraste, navigation clavier, balises alt).
- Étape 2 : Optimisation des éléments multimédias (transcription, sous-titres, description audio).
- Étape 3 : Revue ergonomique et sémantique (titres structurés, hiérarchie claire).
- Étape 4 : Tests internes et retours utilisateurs.
- Étape 5 : Validation finale et déclaration d’accessibilité.
Planifiez chaque étape avec un délai raisonnable et assignez des responsables. Cela vous évitera de vous disperser et d’oublier un point essentiel.
Optimisez structure et interface
Une fois vos priorités établies, vous pouvez entamer la mise à jour technique et ergonomique. Dans cette partie, vous trouverez des recommandations concrètes pour rendre votre site plus accessible et conforme au RGAA 4.0.
Retravaillez la sémantique HTML
La sémantique est au cœur de la conformité RGAA. Veillez à :
- Utiliser des balises
,
,
, etc. dans l’ordre, sans les sauter.
- Éviter l’usage abusif deou là où des balises sémantiques existent (article, nav, section, etc.).
- Donner un rôle ARIA pertinent lorsque nécessaire (role= »navigation », role= »main ») pour aider les lecteurs d’écran.
Plus votre structure est claire, plus les technologies d’assistance comprennent la logique de la page.
Assurez la pertinence des textes
Les textes de liens, de boutons ou d’icônes doivent toujours être explicites. Évitez des formules vagues comme “Cliquez ici.” Préférez “Téléchargez le rapport annuel” ou “Consultez la liste des services.” Cela permet à l’utilisateur de savoir immédiatement ce qu’il va obtenir.
Pour les contenus longs, soignez vos titres, sous-titres et paragraphes. Chaque élément doit apporter un éclairage particulier. Pensez également à intégrer un sommaire ou une table des matières si votre page est très dense, de manière à faciliter la navigation pour tous.
Améliorez le contraste et la taille du texte
Un critère courant d’inaccessibilité concerne la lisibilité.
- Vérifiez que le ratio de contraste entre la couleur du texte et l’arrière-plan soit conforme aux recommandations (minimum 4,5:1).
- Augmentez la taille du texte ou rendez-la ajustable en pourcentage/REM si elle est trop petite.
- Optez pour des polices lisibles, avec des hauteurs de ligne suffisantes (line-height d’au moins 1.5).
De simples modifications de contraste et de taille peuvent significativement améliorer l’expérience pour les visiteurs malvoyants ou même pour ceux qui naviguent en plein soleil sur un smartphone.
Gérez la lecture multimédia
Les contenus multimédias (vidéos, audios, infographies animées) nécessitent une attention particulière.
- Pour les vidéos : proposez des sous-titres synchronisés (vérifiez leur exactitude) et une transcription complète.
- Pour les audios : fournissez une transcription claire, idéalement dans la même page ou via un lien direct.
- Pour les infographies : décrivez l’information clé dans le texte, en complément de l’image.
Si votre site propose des vidéos en direct, envisagez au minimum un sous-titrage ou un résumé de la présentation après la diffusion. Ces bonnes pratiques vous rapprochent d’un score de conformité optimal.
Testez et formez l’équipe
Après avoir appliqué vos correctifs, il est temps de vérifier si votre site est réellement conforme au RGAA 4.0. Vous allez aussi préparer vos collaborateurs à maintenir le site accessible dans la durée.
Réalisez des tests approfondis
- Tests automatiques : refaites un passage via des outils tels que WAVE ou axe DevTools pour relever les éventuelles erreurs restantes.
- Tests manuels : naviguez entièrement à l’aide du clavier. Est-ce fluide? Faites-vous guider par l’ordre de tabulation pour repérer les blocages.
- Tests utilisateurs : impliquez des personnes malvoyantes ou utilisant un lecteur d’écran. Leurs retours sont précieux pour ajuster les détails.
Si votre site dépasse trois ans sans mise à jour RGAA, sachez que vous pouvez définir vos propres tests, notamment pour évaluer l’accessibilité de composants complexes en JavaScript [4].
Publiez la déclaration d’accessibilité
Lorsque vous êtes satisfait des résultats, la loi impose généralement de publier une déclaration d’accessibilité. Celle-ci détaille :
- Le taux de conformité global (basé sur les critères RGAA fournis).
- Les éventuelles dérogations justifiées.
- La date de dernière mise à jour et la version de référence (ici RGAA 4.0 ou 4.1).
Cette déclaration est à placer dans une section du site facile à trouver (souvent le pied de page) pour que les usagers puissent la consulter.
Formez vos collaborateurs
Pour éviter une “rechute” de non-conformité, il est essentiel que chaque membre de l’équipe comprenne les enjeux de l’accessibilité. Offrez des mini-formations en interne ou dirigez vos collègues vers les ressources officielles [2]. Vous pouvez aussi :
- Mettre en place un guide de style interne.
- Créer une checklist d’accessibilité pour les nouveaux contenus.
- Organiser des sessions de rappel tous les 6 ou 12 mois, avec démonstration pratique.
Ainsi, vous ancrez la culture de l’accessibilité dans vos process quotidiens.
F.A.Q sur le RGAA 4.0
1. Quelle est la différence entre RGAA 4.0 et RGAA 4.1?
Le RGAA 4.1 est une version mise à jour du référentiel, publiée le 18 février 2021. Elle ne distingue plus les niveaux A et AA. Toutes les règles sont désormais jugées obligatoires, ce qui renforce le niveau d’exigence global. Les principes restent proches du RGAA 4.0, mais la 4.1 clarifie et affine certains critères.
2. Suis-je concerné si je suis en association subventionnée?
Oui, les organismes publics ou subventionnés doivent se conformer au RGAA (par exemple, une association recevant des financements publics). Même si votre équipe est petite (2–6 personnes) et que votre budget est restreint, vous devez vous assurer que votre site est accessible à tous, sous peine de plaintes ou de sanctions.
3. Combien de temps faut-il pour devenir conforme?
La durée varie selon la taille de votre site, le nombre de pages et le niveau initial d’accessibilité. Un calendrier bien géré peut s’étaler de quelques semaines à plusieurs mois. Il est conseillé de commencer par les pages et fonctionnalités les plus critiques, puis d’étendre la démarche au reste du site.
4. Puis-je faire appel à des experts externes?
Absolument. Des agences comme Coqpit [3] ou des organismes spécialisés en audit d’accessibilité vous aident à mettre en place les bonnes pratiques et à corriger rapidement le code. Cela peut se révéler rentable, surtout si vous manquez de ressources techniques en interne.
5. Comment maintenir mon site conforme sur la durée?
La meilleure stratégie est de former continuellement votre équipe et de mettre en place un contrôle qualité régulier. Mettez à jour vos outils et vos bibliothèques (HTML, CSS, frameworks JavaScript) pour qu’ils respectent toujours les dernières normes d’accessibilité. Effectuez un audit annuel ou semestriel pour anticiper les régressions.
En suivant ces étapes, votre site atteindra (et conservera) un bon niveau de conformité RGAA 4.0. Vous améliorerez aussi sensiblement l’expérience utilisateur globale pour tous vos visiteurs. L’effort consenti aujourd’hui vous évitera des complications légales, renforcera l’image de votre institution et apportera une réelle plus-value aux usagers qui naviguent quotidiennement sur votre plateforme. Vous êtes maintenant prêt à offrir un service public exemplaire, plus accessible et plus inclusif.
References